IntroductionLa cryptococcose est une infection potentiellement sévère qui apparaît généralement sur un terrain d’immunodépression. Sa survenue en dehors de ce contexte est rare. Nous rapportons un cas de cryptococcose disséminée révélée par une atteinte cutanée spectaculaire chez un patient immunocompétent.ObservationUn homme de quarante ans avait depuis un mois de multiples lésions papulo-nodulaires et tumorales du visage évoluant dans un contexte d’asthénie et de fièvre intermittente. L’examen histologique d’une biopsie cutanée mettait en évidence des levures capsulées évoquant fortementCryptococcus neoformans. L’examen mycologique de la biopsie cutanée et du liquide céphalo-rachidien isolaitC. neoformans. Les hémocultures étaient positives pour le même micro-organisme. L’IRM cérébrale objectivait une atteinte parenchymateuse évocatrice de cryptococcose. Un bilan complet à la recherche d’un déficit immunitaire était négatif. Le patient était traité par amphotéricine B à la dose de 1 mg/kg/j et fluconazole 600 mg/j. Il décédait deux mois après le diagnostic.DiscussionLa cryptococcose est une infection par la levureC. neoformans. C’est une affection rare qui apparaît le plus souvent sur un terrain de déficit profond de l’immunité cellulaire. Bien que plus rare, la survenue d’une cryptococcose est possible chez l’immunocompétent ; les manifestations en sont alors très polymorphes, ce qui rend le diagnostic généralement plus difficile. Le diagnostic de cryptococcose repose sur la mise en évidence à l’examen direct et après coloration à l’encre de Chine d’une levure capsulée du genreCryptococcus. La culture sur milieu de Sabouraud est indispensable pour l’identification de l’espèce. Le traitement de la cryptococcose disséminée fait appel à l’amphotéricine B, souvent associée à la fluocytosine par voie intraveineuse. En l’absence d’infection par le VIH, la mortalité en cas d’atteinte neuroméningée reste aux alentours de 15 % malgré un traitement médical bien conduit.ConclusionBien que rare, la cryptococcose existe chez les sujets immunocompétents. Son pronostic reste sévère même sous traitement adapté.