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Nécrose caustique sous acide formique à 85 % (objectif ZéroVerrue°)

Auteurs : Lux-Battistelli C, Muller C1, Henquinet T2
Affiliations : 1Centre régional de pharmacovigilance, CHU de Strasbourg, France2Cabinet libéral, Saint-Louis, France
Date 2015 Décembre, Vol 142, Num 12, Supplement, pp S690-S690Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2015.10.560
P388
Résumé

IntroductionLes verrues cutanées sont un motif de consultation fréquent et les nouveaux traitements volontiers populaires, tel l’acide formique à 85 % (objectif ZéroVerrue°). Mais leur diffusion en vente libre et leur utilisation sans respect des précautions peut être à l’origine de nécroses cutanées graves. Nous rapportons le cas d’une telle nécrose, avec atteinte de l’appareil extenseur sous-jacent.ObservationUne fillette de 3 ans et demi était atteinte de verrues péri-unguéales multiples, en particulier du médius et de l’annulaire droits, occasionnant une gêne sociale (moqueries à l’école). Sa mère, conseillée par le pharmacien, avait opté pour un traitement par acide formique à 85 % en l’appliquant suivant les recommandations, à raison d’une fois par semaine au coton-tige. Douze heures après la quatrième application survenait une nécrose étendue et douloureuse. L’exploration chirurgicale concluait à une nécrose cutanée et des tissus mous dépassant le fascia superficialis, avec nécrose complète de l’appareil extenseur en zone 1 du médius. La réparation nécessitait une arthrorise temporaire de six semaines et la réalisation d’un lambeau fascio-cutané à pédicule vasculaire, avec un bon résultat à six mois. La fillette, de droitière était devenue gauchère puis ambidextre, et continuait à signaler des douleurs.DiscussionL’acide formique à 85 % est un caustique puissant commercialisé en France depuis mai 2013. Les études réalisées avec l’acide formique à 85 % concernaient entre autres des verrues péri-unguéales et des enfants de plus de huit ans. Son usage est actuellement recommandé pour des enfants à partir de quatre ans, et possible en dessous sur avis médical. Très peu d’effets indésirables graves ont été rapportés depuis. Néanmoins, un cas similaire au nôtre a été décrit chez un adulte de 58 ans, après une seule application recouverte d’un pansement sur une verrue de la face latérale du médius ; une hypoesthésie et une douleur neuropathique persistaient à six mois. Dans notre cas, l’interrogatoire de la mère a permis de préciser que le produit avait été appliqué selon les recommandations, à raison d’une fois par semaine, mais avec un débord possible en raison de l’agitation de l’enfant. Le jour de la quatrième application, il persistait un érythème séquellaire de la précédente application, dont la mère n’a pas tenu compte. Il n’y a pas eu de mise en place de pansement.ConclusionÀ la lumière de ce cas grave et d’autres cas signalés en matériovigilance, quelques précautions d’emploi doivent impérativement être respectées : si l’épiderme est érythémateux ou lésé, surseoir au traitement jusqu’à disparition complète des symptômes et n’utiliser aucun pansement. Une prudence particulière doit être adoptée par le thérapeute lorsque deux éléments de vulnérabilité sont réunis, comme la peau fine d’un enfant et la localisation péri-unguéale.

Mot-clés auteurs
Acide formique; Nécrose caustique; Nécrose cutanée; Verrue;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Lux-Battistelli C, Muller C, Henquinet T. Nécrose caustique sous acide formique à 85 % (objectif ZéroVerrue°). Ann Dermatol Venereol. 2015 Déc;142(12):S690-S690.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 07/06/2016.


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