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Vascularite cutanée nécrosante récurrente à éosinophiles : un cas

Auteurs : Jouary T, Tenon A1, Delbrel X1, Lequen L1, Cales V2, Barthelme D1, Stanislas S2
Affiliations : 1Rhumatologie, dermatologie, hôpital François-Mitterrand, Pau, France2Anatomopathologie, hôpital François-Mitterrand, Pau, France
Date 2015 Décembre, Vol 142, Num 12, Supplement, pp S636-S637Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2015.10.449
P277
Résumé

IntroductionLa vascularite cutanée nécrosante récurrente à éosinophiles (VCRE) est une vascularite rare décrite récemment par Chen et al. Nous décrivons un cas de VCRE possiblement déclenchée par la prise de rivaroxaban.ObservationUne femme de 86 ans était hospitalisée pour une éruption douloureuse des membres inférieurs. Ses antécédents incluaient de l’arthrose, un glaucome chronique et une fibrillation auriculaire ancienne. La patiente était traitée de façon habituelle par amlodipine, nébivolol, zopiclone, caféine, paracétamol et warfarine depuis plusieurs années. La warfarine avait été remplacée par le rivaroxaban depuis 3 mois. La patiente décrivait des douleurs des jambes depuis 5 semaines, avec éruptions de plaques persistant quelques jours avant de disparaître. À l’examen, elle présentait des plaques nécrotiques des jambes associées à un purpura par endroits nécrotique sur les membres inférieurs. Une altération modérée de l’état général était notée. Le bilan biologique montrait une hyperéosinophilie avec 1360 polynucléaires éosinophiles (PNE)/mm3(N < 400), une hyperleucocytose à 12 980 éléments/mm3, des polynucléaires neutrophiles à 12 100/mm3(N < 11 100) et une CRP à 83,4 mg/L (N < 10). Des biopsies cutanées étaient réalisées sur le purpura et sur une zone nécrotique et montraient le même aspect de vascularite avec nécrose fibrinoïde de la paroi des vaisseaux de petite taille sans thrombose vasculaire, et présence d’un infiltrat à PNE du derme superficiel. Le diagnostic de VCRE était retenu. Le bilan complémentaire, avec scanner thoraco-abdomino-pelvien, échographie cardiaque, bilan auto-immun, rénal, hépatique et vasculaire, sérologies virales, était normal. La prednisone à 1 mg/kg/jour était débutée avec des soins locaux. Le rivaroxaban était arrêté et remplacé par la warfarine. Les signes cutanés s’amélioraient très rapidement, diminution du syndrome inflammatoire et de l’éosinophilie sanguine.DiscussionL’imputabilité des médicaments dans les dermatoses éosinophiliques (DE) n’a jamais été prouvée. En dehors d’un syndrome d’hypersensibilité cutanée à la molécule, aucune DE n’a été décrite avec le rivaroxaban. Dans le cas présent, le rivaroxaban était le seul médicament débuté 6 semaines avant l’apparition des signes de la VCRE. Certains auteurs ont émis l’hypothèse d’une réaction anormale à un stimulus variable, Th2 médiée, avec hypersécrétion d’IL-5 dans le syndrome de Wells, les pustuloses éosinophiles stériles et les variants lymphoïdes de syndromes hyperéosinophiliques.ConclusionLa VCRE est une dermatose rare, s’intégrant dans le cadre des dermatoses éosinophiliques, avec une bonne réponse à la corticothérapie systémique comme le montre le cas présent.

Mot-clés auteurs
Dermatose éosinophilique; Traitement anticoagulant; Vascularite cutanée nécrosante récurrente à éosinophiles;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Jouary T, Tenon A, Delbrel X, Lequen L, Cales V, Barthelme D, Stanislas S. Vascularite cutanée nécrosante récurrente à éosinophiles : un cas. Ann Dermatol Venereol. 2015 Déc;142(12):S636-S637.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 07/06/2016.


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