IntroductionL’infection à Papillomavirus humains (HPV) figure parmi les trois infections sexuellement transmissibles (IST) les plus fréquentes dans la population générale. La vaccination anti-HPV est intégrée au calendrier vaccinal depuis 2007 et constitue un espoir majeur de santé publique dans la diminution de fréquence du cancer du col de l’utérus, cependant la population française semble insuffisamment vaccinée.Patientes et méthodesCette étude rétrospective incluait toutes les patientes nées après 1985 ayant consulté dans le service entre mars 2014 et mars 2015. L’âge, le motif de consultation, les vaccinations HPV et VHB, le lieu de résidence, la catégorie socioprofessionnelle (CSP), la contraception, la protection lors des rapports étaient recueillis sur un mode déclaratif. La significativité des corrélations entre le statut vaccinal et les autres variables était testée par la loi du Chi2.RésultatsMille cent quatre-vingt-sept patientes étaient incluses ; 58,6 % connaissaient leur statut vaccinal HPV, parmi lesquelles : 46,5 % étaient vaccinées. Les patientes vaccinées pour le HPV étaient significativement plus fréquemment vaccinées pour le VHB (p < 0,001), domiciliées à Paris (p = 0,037), inactives (p = 0,002) et sous contraception (p = 0,004).DiscussionNos résultats soulignent la mauvaise couverture vaccinale en France, en concordance avec les études précédentes. La corrélation positive avec la vaccination HBV est attendue et semble témoigner d’une bonne sensibilisation à la politique vaccinale chez les patientes concernées. Un meilleur taux de vaccination chez les parisiennes pourrait refléter un accès privilégié aux soins et une meilleure information des populations urbaines. La surreprésentation des étudiants dans le groupe inactif (75 %), ne permet pas de conclusion socio-démographique nette dans la corrélation CSP-vaccination, mais il ne semble pas y avoir de différence notable entre les CSP hautes ou basses. L’association significative entre la contraception et la vaccination anti-HPV pourrait souligner le rôle important du gynécologue dans l’information et la vaccination, les patientes sous contraception bénéficiant probablement d’un meilleur suivi gynécologique. Des comportements à risque tels que les rapports non protégés ne semblent pas être corrélés avec le fait d’être moins fréquemment vaccinée. Des campagnes de vaccination mieux axées, dirigées vers les zones péri-urbaines ou encore les jeunes actifs pourraient être bénéfiques.ConclusionLa population française est insuffisamment vaccinée et cette étude pourrait apporter des arguments socio-démographiques pour mieux orienter les campagnes de prévention et par conséquent obtenir un meilleur impact de la vaccination anti-HPV en termes de santé publique.