IntroductionLes facteurs étiologiques de dermatite séborrhéique (DS) sont mal connus et les facteurs de risque de poussée n’ont jamais été formellement identifiés. Les objectifs de cette étude étaient d’identifier ces facteurs.Matériel et méthodesLes investigateurs étaient des dermatologues libéraux (FFFCEDV). Un avis favorable CCTIRS/CNIL était obtenu. Les patients signaient un consentement écrit. Étude cas témoins : les cas étaient des adultes présentant une DS définie cliniquement, qu’il y ait ou non poussée. Les témoins étaient des patients vus par le même dermatologue à la même période, consultant un motif autre que DS, dermatite atopique ou psoriasis, appariés sur l’âge (± 5 ans) et le sexe. Cas et témoins remplissaient un auto-questionnaire incluant caractéristiques sociodémographiques, paramètres de la maladie et exposition à des facteurs de risque dans le mois précédant la consultation. Étude cas-croisé : chaque cas (patient présentant une DS) était son propre témoin. L’exposition à des facteurs de risque potentiels de poussée de DS (alcool, stress, tabac, saison de l’année, pathologie aiguë récente) au cours d’une période d’un mois précédant la poussée était comparée à ces mêmes expositions au cours d’une période d’un mois au terme de laquelle il n’y avait pas eu de poussée. Des analyses multivariées par régression logistique conditionnelle permettaient de rechercher des facteurs de risque de DS et de poussée de DS.ObservationsL’étude (septembre 2005–décembre 2011) a inclus 190 cas et 190 témoins (hommes : 58 %, âge médian : 42 [30–54] ans). Parmi ces patients, 81 cas (hommes : 58 %, âge médian 49 [41–58] ans) ont participé à l’étude cas-croisé. La DS survenait la 1refois autour de 25 ans et était permanente dans 47,3 % des cas. Quatre facteurs étaient significativement associés au risque de présenter une DS : le tabagisme (OR : 2,2 [1,1–4,6]), la dépendance à l’alcool (OR : 10,2 [2,0–52,6]), un conflit récent (OR : 10,6 [1,0–114,3]), et une augmentation récente du stress (OR : 8,2 [3,4–19,9]). Deux facteurs étaient associés au risque de poussée, une augmentation de la consommation d’alcool (OR : 5,4 [0,8–34,9]) et du niveau de stress (OR : 4,5 [1,7–12,2]) au cours du mois précédant la consultation.DiscussionIl s’agit de la 1reétude montrant formellement l’importance de la consommation alcoolo-tabagique, des conflits et du stress dans la survenue d’une DS. Si l’augmentation récente de la consommation d’alcool et du niveau de stress est associée au risque de poussée, ce risque ne semble en revanche pas dépendre des variations de la consommation tabagique ou de la période de l’année. Cette étude, réalisée en dermatologie libérale, a une bonne validité externe.ConclusionCette étude formalise pour la première fois le rôle de la consommation d’alcool et du stress dans la survenue de la DS ou de ses poussées.