Se connecter
Rechercher

Néoplasies intra-épithéliales basales « potentiellement sévères » de la cavité buccale : profil clinico-biologique et évaluation du risque de transformation carcinomateuse

Auteurs : Demongeot C, Cavelier-Balloy B1, Battistella M1, Si-Mohammed A2, Rigolet A3, Bagot M4, Janin A1, Meignin V1
Affiliations : 1Pathologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France2Virologie, hôpital Européen Georges-Pompidou, Paris, France3Stomatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France
Voir plus >>
Date 2014 Décembre, Vol 141, Num 12, Supplement, pp S352-S352Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2014.09.288
P088
Résumé

IntroductionLes carcinomes épidermoïdes (CE) buccaux sont souvent précédés ou associés à des lésions précancéreuses dont les néoplasies intra-épithéliales orales (NIEO). Celles-ci sont classées en bas grade (NIEO 1) ou haut grade (NIEO2/3) selon l’extension en hauteur des atypies kératinocytaires intra-épithéliales (critères de l’OMS). Cette classification propose cependant d’« up-grader » certaines NIEO1 qui pourraient avoir un potentiel évolutif plus agressif.Patients et méthodesDans une série de 34 patients ayant présenté, entre 1995 et 2011, des lésions de NIEO 1 avec une désorganisation architecturale et des atypies kératinocytaires marquées au niveau des couches basales, nous avons étudié de manière rétrospective les caractéristiques cliniques, évolutives (survenue d’un CE) et virologiques de ces NIEO 1, que nous appellerons NIEO basales potentiellement sévères (NIEOBPS).ObservationsVingt-sept patients présentaient des lésions de NIEO 2/3 associées. Dans les 7 autres cas, les lésions de NIEOBPS étaient isolées. Alors que les NIEOBPS non isolées semblent survenir sur le même terrain que les CE décrits dans la littérature (56 % de patients avec une intoxication alcoolo-tabagique ; 66 % de patients de sexe masculin ; 44 % atteints de lichen), les NIEOBPS isolées seraient plutôt observées chez des patients atteints de lichen buccal (67 %), non alcoolo-tabagiques (67 %), majoritairement de sexe féminin (71 %). Au cours du suivi, 9 CE ont été diagnostiqués, dont 4 parmi les patients atteintes de NIEOBPS isolées (4/7, soit 57 %). La recherche d’HPV oncogène (PCR HPV16) était négative dans 100 % des NIEOBPS isolées. Le marquage p53 était positif dans 57 % des NIEOBPS isolées (contre 38 % des NIEOBPS associées à des NIEO 2/3).DiscussionAlors que l’on considère que les NIEO 1 ne se transforment qu’exceptionnellement en CE, 26 % des NIEOBPS ont eu une telle évolution dans notre étude. Au sein des NIEO1, les NIEOBPS semblent donc avoir un potentiel de malignité élevé. Il existe des cas d’évolution vers un CE sans passer par le stade d’atypies sévères étagées. Cette évolution, constatée également par l’auteur japonais Izumo, nous fait rapprocher ces NIEOBPS des NIE génitales différenciées (vulvaires et péniennes). Ces dernières se développent sur lichen scléreux ou plan, sans infection HPV associée, et expriment majoritairement p53, avec un risque de transformation en CE.ConclusionNous proposons d’individualiser un sous-type de néoplasie intra-épithéliale (NIEOBPS ou NIEO différenciée) au sein des NIEO 1, à considérer comme une lésion pré-néoplasique de haut grade. L’individualisation de cette entité à risque permettrait de mettre en place un suivi clinique adapté, afin de prévenir l’apparition d’un carcinome invasif.

Mot-clés auteurs
Bouche; Carcinome épidermoïde; Lichen plan; Néoplasie intra-épithéliale; Papilloma virus humain;
 Source : Elsevier-Masson
Accès à l'article
 Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Demongeot C, Cavelier-Balloy B, Battistella M, Si-Mohammed A, Rigolet A, Bagot M, Janin A, Meignin V. Néoplasies intra-épithéliales basales « potentiellement sévères » de la cavité buccale : profil clinico-biologique et évaluation du risque de transformation carcinomateuse. Ann Dermatol Venereol. 2014 Déc;141(12):S352-S352.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.