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Fasciites nécrosantes : première enquête épidémiologique française

Auteurs : Sbidian E, Audureau E1, Hemery F2, Chosidow O3
Affiliations : 1Santé Publique, hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France2Informatique, hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France3Dermatologie, hôpitaux universitaires, Henri-Mondor, Créteil, France
Date 2014 Décembre, Vol 141, Num 12, Supplement, pp S297-S298Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2014.09.160
CO130
Résumé

IntroductionLes fasciites nécrosantes (FN) sont des infections cutanées graves (25–30 % de mortalité). Elles sont rares, même si dans une étude prospective bien conduite ancienne (années 1990), l’incidence était multipliée par 4 en 5 ans (de 0,09 à 0,4 FN pour 100 000 habitants d’Ontario, Canada). Aucune donnée épidémiologique n’est disponible en France. L’objectif de cette enquête était de colliger les données socio-démographiques et de mortalité des patients présentant une FN en France.Matériel et méthodesNous avons interrogé le PMSI national entre 2007 et 2012 avec le mot-clef « fasciite nécrosante ». Les données rétrospectives utilisables étaient l’âge, le sexe, le nombre de séjours par patients et leurs durées, un séjour associé en réanimation et le décès (estimé selon la méthode de Kaplan-Meier). Les variables liées à l’événement au seuilp ≤ 0,15 en analyses univariées ont été intégrées à un modèle multivarié de Cox, après vérification de l’hypothèse des risques proportionnels et des valeurs dehazard ratio(HR) ont été calculées.RésultatsLa recherche PMSI national a colligé 2403 séjours entre 2007 et 2012, soit au total 1877 patients, avec une incidence moyenne calculée de 4,8 patients/million d’habitants/an (population française de 65,7 millions en 2012). L’âge médian était de 60 ans (1–100), 1122 (59,8 %) patients étaient de sexe masculin. Le nombre médian de séjours était de 1 (25 %Interquartile range (IQR) 1–75 %IQR 2). La durée médiane de suivi était de 19 jours (0–1425). Deux cent sept (11 %) patients étaient transférés, un passage en réanimation était noté chez 1 245 (66,3) patients. 366 décès ont été constatés avec une prévalence de 19,5 % (intervalle de confiance 95 % [IC 95 %] 17,7–21,3). Considérant l’ensemble des variables dans un modèle de Cox, l’âge ≥ 70 (HR = 2,9 [2,3–3,6]), le sexe féminin (HR = 1,2 [1,0–1,5]), un séjour en réanimation (HR = 1,6 [1,2–2,0]) étaient indépendamment associés au décès.DiscussionIl s’agit de la première étude épidémiologique française robuste portant sur les FN. Les facteurs associés à la mortalité rapportés dans la littérature (âge élevé, sexe féminin et un séjour en réanimation) sont concordants avec les résultats de cette étude, suggérant que le biais de classement toujours possible lié au codage PMSI était faible ou nul. L’incidence des FN est peut-être sous-estimé puisque nous avons utilisé un codage restreint (uniquement fasciite nécrosante et non ses synonymes, eg gangrène gazeuse, gangrène de Fournier…) pour assurer une spécificité du diagnostic. Le taux de mortalité est concordant avec une méta-analyse récente (mortalité moyenne de 23,5 %).ConclusionAinsi, les FN sont un problème de santé publique (incidence non faible, mortalité élevée) qui, associé aux difficultés connues de diagnostic et de prise en charge, justifient la mise en place urgente d’un parcours de soins clairement identifié en France.

Mot-clés auteurs
Épidémiologie; Fasciite nécrosante; Mortalité;
 Source : Elsevier-Masson
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Sbidian E, Audureau E, Hemery F, Chosidow O. Fasciites nécrosantes : première enquête épidémiologique française. Ann Dermatol Venereol. 2014 Déc;141(12):S297-S298.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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