IntroductionLe lupus érythémateux chronique atteint fréquemment le visage, le cuir chevelu, les oreilles. L’atteinte des paupières sous la forme d’une blépharite chronique est plus rarement décrite. Nous rapportons 4 observations de lupus érythémateux chronique avec atteinte palpébrale spécifique. Dans un cas, il s’agissait de l’unique localisation de la maladie.ObservationsQuatre malades âgés de 26 à 45 ans avaient une blépharite de la paupière inférieure sous forme d’une plaque infiltrée, érythémateuse et kératosique. Dans 2 cas l’atteinte palpébrale était associée à d’autres lésions cutanées évocatrices de lupus érythémateux chronique. Dans un cas, cette blépharite existait depuis 2 ans, de façon isolée et avait été biopsiée à 2 reprises sans qu’un diagnostic ne soit retenu. Dans un cas, la blépharite chronique constituait la seule lésion cutanéo-muqueuse depuis 4 ans, associée à des arthralgies de rythme inflammatoire, avant que des lésions alopéciques du cuir chevelu permettent le diagnostic de lupus. Le traitement par antipaludéens de synthèse a permis une guérison des blépharites dans 3 cas. Un malade a été traité par thalidomide avec succès après l’échec des antipaludéens de synthèse.DiscussionL’atteinte palpébrale isolée est rare dans le lupus et peut entraîner un retard diagnostique considérable responsable de lésions cicatricielles définitives et de complications ophtalmiques. La plupart des auteurs signalent l’atteinte préférentielle de la paupière inférieure, plus précisément son tiers externe. La sémiologie est très évocatrice puisqu’elle comporte généralement les 3 lésions élémentaires du lupus érythémateux chronique : l’érythème parfois télangiectasique, l’hyperkératose ponctuée et plus tardivement l’atrophie. L’efficacité des antipaludéens de synthèse est remarquable.