Le rehaussement d’une lésion de sclérose en plaques (SEP) est un critère important traduisant l’activité de la maladie. La prise de contraste d’une lésion est inclue dans les critères diagnostiques révisés en 2010. Il s’agit également d’un élément pronostique et permettant de guider la prise en charge thérapeutique. De même certains aspects de rehaussement peuvent orienter vers le diagnostic de leucoencéphalopathie multifocale (LEMP) chez un patient traité par natalizumab (Tysabri®). Ainsi, l’injection de gadolinium est une pratique courante et répétée chez les patients atteints de SEP (recommandation de l’OFSEP[1]). Néanmoins, depuis 2014, de nombreux auteurs ont rapporté l’apparition d’hypersignaux T1, particulièrement au sein des noyaux dentelés et des globus pallidus, chez des patients ayant reçu plusieurs injections[2–6]. Des analyses post-mortem ont montré que ces hypersignaux T1 étaient en rapport avec une accumulation de gadolinium intracérébrale. Les conséquences de cette accumulation progressive de gadolinium dans les noyaux gris centraux suite à des injections répétées restent pour le moment non-connues. Néanmoins ces observations font discuter l’innocuité parfaite des injections répétées. Cela nous invite à reconsidérer les situations face auxquelles l’injection d’un patient suspect ou diagnostiqué avec une SEP est une vraie nécessité ou peut être évitée.