IntroductionLa forte prévalence de la consommation de cannabis par les jeunes français fait craindre un risque accru pour la santé de cette population, notamment pour ce qui est des pathologies cardiovasculaires. En effet, des données récentes suggèrent que les jeunes consommateurs de cannabis seraient exposés à de graves complications cardiovasculaires. L’objectif de ce travail était de décrire les hospitalisations pour motifs cardiovasculaires de jeunes patients admis au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse au cours de l’année 2015.MéthodesLes hospitalisations de patients âgés de 15 à 40 ans admis au CHU de Toulouse entre le 01/01/2015 et le 31/12/2015 pour motifs cardiovasculaires ont été identifiées par une requête dans le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Cette requête a extrait les hospitalisations comprenant au moins l’un des codes diagnostiques suivants : G44 (sauf G44.3 et G44.4), G45, G46, I20-I25, I60-I69, I73, I74, I77.1. L’exposition au cannabis était repérée par les codes diagnostiques F12. Seules les hospitalisations pour lesquelles le diagnostic mentionné dans le compte-rendu d’hospitalisation correspondait au code diagnostique enregistré dans le PMSI ont finalement été incluses.RésultatsSur les 504 hospitalisations extraites, 35 étaient associées à une exposition au cannabis, parmi lesquelles 29 ont été incluses dans l’étude. Ces hospitalisations correspondaient à 29 patients différents, dont 28 hommes, âgés en moyenne de 33,0 ans. La moitié d’entre elles correspondait à des syndromes coronariens aigus avec (n = 8) ou sans (n = 7) élévation du segment ST. Les autres motifs d’hospitalisation comprenaient notamment des accidents vasculaires cérébraux (n = 6), des artériopathies périphériques (n = 4), ainsi que des cardiopathies (n = 2).DiscussionCette étude descriptive est un préliminaire à un travail analytique, dans lequel les caractéristiques des hospitalisations de patients exposés au cannabis vont être comparées à celles des patients n’y étant pas exposés. Les résultats obtenus devraient être utiles aux professionnels de santé amenés à prendre en charge de jeunes patients atteints de pathologies cardiovasculaires.