L’objectif de cet article est d’analyser l’évolution des configurations d’acteurs dans les politiques urbaines d’environnement depuis le début des années 1980. En prenant pour exemple les cas de Manchester (Royaume-Uni) et de Saint-Étienne (France), nous souhaiterions montrer que la transition discursive de la « protection de l’environnement » au « développement durable » a exercé un impact fort sur les scènes d’acteurs impliqués dans les politiques urbaines d’environnement, en contribuant, notamment, à marginaliser les associations de protection de l’environnement. Cette évolution sera expliquée par un changement des formes de légitimité (montée en puissance de la légitimation par lesoutputs) et des ressources nécessaires à l’action publique (montée des ressources liées à la production des politiques publiques), qui peut s’analyser comme un investissement plus soutenu des élus locaux dans les logiquespoliciesde l’activité politique.