IntroductionLe ronflement nocturne est un trouble respiratoire fortement évocateur d’un syndrome d’apnées du sommeil (SAS). Son impact sur le système nerveux autonome, en particulier la variabilité tensionnelle n’est pas bien élucidé.ObjectifsÉvaluer l’impact du ronflement sur la variabilité de la pression artérielle (VPA) chez une population d’hypertendus.Patients et méthodesC’est une étude comparative transversale incluant 81 patients hypertendus : 46 ronfleurs (G+) et 35 non ronfleurs (G−). Le risque du SAS a été évalué selon les questionnaires de STOP-Bang et de Berlin. Une mesure ambulatoire de la pression artérielle de 24 h a été pratiquée afin d’évaluer la VPA.RésultatsG+ et G− étaient appariés pour l’âge et le sexe (respectivement, 56 ± 12 vs 50 ± 17 ans et 28 (61 %) vs 22 (63 %) femmes). Les scores de Berlin et STOP-Bang étaient significativement plus élevés en G+ (p < 0,001). Les VPA systoliques diurne, nocturne et de 24 h étaient significativement plus élevées en G+. Les VPA diastoliques étaient comparables dans les deux groupes (p > 0,05).DiscussionLes sujets hypertendus ronfleurs sont à haut risque de SAS. Une hyperactivité du système nerveux sympathique semble être impliquée entraînant une élévation de la pression artérielle. Ainsi, la VPA s’élève et constitue un facteur de risque cardiovasculaire indépendant.ConclusionLe ronflement est associé à une élévation de la VPA via un dérèglement du système nerveux autonome. L’étude de la VPA serait utile chez les ronfleurs pour une meilleure prise en charge.