IntroductionLe mimétisme facial, défini comme un comportement involontaire impliquant une activation congruente des muscles faciaux lors de l’observation de l’expression d’autrui, a principalement été documenté grâce à l’électromyographie.ObjectifsLes objectifs étaient d’évaluer la possibilité de quantifier le mimétisme facial à partir de l’analyse visuelle des expressions faciales de participants sains et de tester l’applicabilité chez les patients cérébrolésés.Patients et méthodesVingt-deux participants sains et quatre patients présentant une tumeur cérébrale unilatérale frontale ou pariétale ont été inclus. Les participants, filmés, ont jugé 135 stimuli qui différaient en termes de valence émotionnelle (négative versus positive), de format de présentation (dynamiques versus statiques) et d’émetteur de l’émotion (adulte versus bébé). Le nombre et l’intensité des expressions faciales joyeuses ont été cotées a posteriori par 3 cotateurs indépendants.RésultatsLa fidélité inter-cotateurs était satisfaisante pour le nombre et l’intensité des expressions positives cotées. Comme attendu, les participants exprimaient plus de joie pour les stimuli joyeux que les autres émotions, dynamiques que statiques et lorsque l’émetteur était un bébé plutôt qu’un adulte. L’intensité joyeuse exprimée a donné des résultats incohérents. Des profils hétérogènes sont apparus chez les patients, avec une perturbation sélective ou simultanée du taux d’expressions faciales joyeuses exprimées et des jugements explicites.DiscussionCette étude préliminaire suggère que l’analyse visuelle des réponses émotionnelles faciales joyeuses est une méthode applicable pour évaluer le mimétisme facial joyeux avec une fidélité inter-cotateurs satisfaisante. L’hétérogénéité des profils observés chez les patients cérébrolésés suggère une possible dissociation entre les processus de perception émotionnelle consciente (jugement) et les expressions faciales produites (mimétisme facial).ConclusionL’analyse visuelle d’expressions faciales joyeuses semble possible pour évaluer le mimétisme facial joyeux et semble être une méthode envisageable cliniquement chez les patients cérébrolésés.