La neuromyélite optique (NMO) et les maladies du spectre de la NMO (NMOSD) sont des maladies démyélinisantes inflammatoires du système nerveux central caractérisées principalement par une névrite optique uni- ou bilatérale, une myélite aiguë, ou une combinaison de ces deux symptômes. Elles affectent tout particulièrement les populations non-caucasiennes, qui sont souvent plus vulnérables économiquement et atteintes de nombreuses comorbidités. La découverte récente d’un auto-anticorps sérique dirigé contre l’aquaporine-4 (NMO-IgG) permet de classer cette maladie parmi les canalopathies auto-immunes, nécessitant une immunothérapie à long terme. Des nouvelles modalités thérapeutiques sont maintenant disponibles sur le marché, mais à des coûts très élevés. À l’inverse du système de santé français, l’assurance santé américaine relève essentiellement du système privé, sauf dans le cas des systèmes publics MEDICAID (système de santé sponsorisé par les états à destination des personnes ayant de faibles revenus) et MEDICARE (programme fédéral accessible aux personnes retraitées de 65 ans et plus). De plus, les assurances santé privées américaines sont particulièrement défavorables aux classes socioéconomiques faibles. Elles imposent des niveaux de déductibles (franchises) et de co-paiement très élevés et ne retiennent les nouvelles modalités thérapeutiques qu’en dernier recours. Les systèmes publics, pour leur part, refusent systématiquement les traitements dispendieux. L’Université Duke est l’un des plus grands centres de référence en ophtalmologie aux États-Unis. Elle est située au cœur du sud-est américain, une des régions les plus pauvres aux États-Unis comptant plus de 62 millions d’habitants dont 41 % de non-caucasiens. À ce titre, notre centre doit gérer une population fortement à risques pour les NMOSD dans un contexte médical et socioéconomique compliqué. Dans le cadre de cette communication orale, nous discuterons de l’approche diagnostique et thérapeutique dans un grand centre de référence américain qui s’efforce d’optimiser les résultats avec des traitements de nouvelles générations, mais dans un cadre économique et un système de santé très différents de l’Europe.