L’agitation psychomotrice est un phénomène relativement fréquent, pas seulement en service d’accueil et d’urgence mais aussi au cours d’une hospitalisation ou dans le contexte d’une prise en charge ambulatoire. Les principales caractéristiques cliniques des patients agités, sont une activité motrice excessive et semi-intentionnelle, une irritabilité, une réactivité accrue aux stimuli internes et externes et une évolution clinique instable.Elle s’observe dans de nombreux troubles psychiatriques mais aussi fréquemment en cas d’usage de substances psychoactives et/ou d’intoxication. L’agitation peut être également la principale manifestation clinique d’affections « organiques » notamment des maladies du système nerveux central, et d’un large éventail de conditions médicales. Sa prévalence varierait de 4,3 à 10 %, en services d’urgence psychiatrique.Compte tenu de l’impact de l’agitation, une évaluation rapide des causes et une gestion immédiate sont essentielles. Cela peut permettre de limiter des comportements pouvant potentiellement présenter un danger pour le patient et pour autrui. Une gestion inefficace de l’agitation peut entraîner un risque d’escalade vers la violence et un recours à des mesures coercitives (contention et isolement).L’agitation est une cible thérapeutique, pour laquelle nous disposons de référentiels internationaux et d’algorithmes décisionnels. Ces recommandations précisent les stratégies d’évaluation, les techniques de désescalade considérées comme indispensables et les stratégies pharmacologiques basées sur des données scientifiques actuelles. Elles permettent de dépasser l’approche empirique de l’agitation qui a longtemps prévalue.L’objectif de cette présentation est de préciser les enjeux de l’agitation en clinique quotidienne et de répondre aux questions « quand, quoi et comment prescrire ? » dans cette situation. Nous ferons également un focus sur l’agitation associée à des idées délirantes, retrouvée dans des situations cliniques variées.