IntroductionL’hémorragie intracérébrale spontanée (HICS) est source d’une morbi-mortalité élevée. Parmi les facteurs prédictifs d’un pronostic péjoratif, le rôle de la protéine C réactive (CRP) est controversé dans la littérature.ObjectifsÉtudier la relation entre le taux de CRP, d’une part, et la mortalité et le pronostic fonctionnel, d’autre part, dans une population tunisienne ayant présenté une HICS.Patients et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective menée au service de neurologie à l’hôpital Habib Bourguiba entre janvier 2010 et décembre 2016. Nous avons précisé le taux de CRP lorsqu’il était mesuré au cours des 24 premières heures suivant l’HIC. Une analyse univariée et multivariée a été effectuée pour identifier les facteurs prédictifs de mortalité à 30 jours et du pronostic fonctionnel à 1 an.RésultatsSur 332 cas d’HICS, 193 (58,1 %) avaient un dosage de CRP. La mortalité était corrélée à la pression artérielle systolique (PAS), au taux de CRP, au volume de l’hématome et à l’hémorragie intraventriculaire. En étude multivariée, seules la PAS ≥ 160 mm Hg et la CRP ≥ 16 mg/L étaient prédictives de mortalité. Le pronostic fonctionnel à 1 an n’était pas corrélé à la CRP mais plutôt à l’hypertension artérielle et à l’effet de masse.DiscussionNous avons confirmé le rôle de la CRP dans la prédiction de mortalité après une HICS. La CRP initiale était en effet, corrélée à la détérioration neurologique et à l’expansion hémorragique dans la littérature. Nous n’avons pas trouvé, par contre, une relation avec le pronostic fonctionnel probablement du fait du biais de sélection de la population suivie à 1 an.ConclusionLa CRP est un facteur prédictif indépendant de mortalité après une HICS. Une intégration de son dosage dans la pratique courante pourrait être utile pour évaluer le pronostic des malades.