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Jules Dejerine, dans la Chaire d’Histoire de la Médecine

Auteurs : Poirier J1
Affiliations : 1Faculté de médecine Pitié-Salpêtrière, Académie nationale de médecine, 40, rue d’Alleray, 75015 Paris, France
Date 2017 Février, Vol 173, pp S21-S22Revue : Revue neurologiqueDOI : 10.1016/j.neurol.2016.12.021
CO10-f
Résumé

Nommé professeur titulaire de la chaire d’histoire de la médecine de la Faculté de médecine de Paris en 1901, Jules Dejerine (1849–1917), médecin des hôpitaux chef de service à la Salpêtrière, agrégé depuis 1886, se retrouve, à 53 ans, à devoir enseigner ex-cathedra cette discipline à laquelle, jusque-là, il ne s’était jamais intéressé. En effet, contrairement à son prédécesseur Édouard Brissaud (1852–1909), qui avait un réel intérêt pour l’histoire de la médecine et qui y avait consacré plusieurs articles, Dejerine n’a jamais eu la moindre attirance pour l’histoire de la médecine et n’a jamais rien publié dans ce domaine.La chaire d’histoire de la médecine, créée en 1795 à l’école de médecine de Paris, puis supprimée lors de la fermeture de la Faculté en 1822, est de nouveau créée en 1870 grâce au généreux legs d’un philanthrope, Auguste-Marie-Achille Salmon de Champotran (1811–1869), maître des requêtes au Conseil d’État. Charles Daremberg (1817–1872), qui jusque-l’enseignait l’histoire de la médecine au Collège de France, est le premier professeur titulaire nommé dans cette chaire. Mais Daremberg meurt deux ans plus tard et, par la suite, la chaire n’a que rarement été occupée longtemps par le même titulaire.Pour bien comprendre comment Dejerine s’est retrouvé professeur d’histoire de la médecine en 1901 et l’est resté jusqu’en 1907, il est nécessaire de remonter aux sources. Tout commence en novembre 1896 avec la vacance d’une chaire de pathologie médicale, dans laquelle Victor Hutinel est nommé, par 16 voix contre 14 à Brissaud. En compensation, Brissaud reçoit l’assurance des membres du Conseil de Faculté qu’il aura l’unanimité pour la chaire d’histoire de la médecine quand elle sera vacante. À la mort d’Alexandre Laboulbène en 1898. Brissaud, comme prévu, est en effet élu à l’unanimité. Il n’occupe cette chaire qu’un an, pendant l’année universitaire 1899–1900. En effet, moins d’un an après y avoir été élu, il demande à permuter dans une chaire de pathologie médicale devenue vacante. Malgré certaines réticences et oppositions à ces permutations que certains jugent excessives, notamment Charles Richet (1850–1935)–éminent professeur de physiologie, qui déplore que la chaire d’histoire de la médecine devienne une chaire d’attente, une chaire-tremplin, une « chaire marche-pied », « la chaire antichambre » comme le dit le docteur Julien Noir, secrétaire de la rédaction duProgrès médical–, le Conseil accepte la permutation de Brissaud et Dejerine est élu par vingt–sept voix (sur trente) dans la chaire d’histoire de la médecine. Six ans plus tard, en 1907, Dejerine obtient sa permutation dans une chaire de pathologie médicale devenue vacante et Gilbert Ballet lui succède dans la chaire d’Histoire de la médecine. Après Ballet, la chaire est attribuée à Anatole Chauffard en 1909, puis à Maurice Letulle en 1911. De nombreux titulaires s’y succèdent e...

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 Source : Elsevier-Masson
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Poirier J. Jules Dejerine, dans la Chaire d’Histoire de la Médecine. Rev. Neurol. (Paris). 2017 Fév;173:S21-S22.
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Dernière date de mise à jour : 05/02/2017.


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