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Jules et Augusta Dejerine : biographies croisées

Auteurs : Fardeau M1
Affiliations : 124, rue du Dr-Roux, 92330 Sceaux, France
Date 2017 Février, Vol 173, pp S1-S2Revue : Revue neurologiqueDOI : 10.1016/j.neurol.2016.12.003
CO01-f
Résumé

Deux jeunes gens venus des deux bouts du monde se rencontrer à Paris, avec le même désir de faire leur médecine, la même ambition de réussir, puis la même vocation pour la Neurologie. Deux jeunes gens qui vont travailler ensemble, s’aimer, et ne plus jamais se quitter. Dix ans séparent les dates de naissance de Jules et d’Augusta, dix ans sépareront leurs dates de disparition. Il y a quelque chose de presque trop beau, de trop clair dans cette brève synthèse de leur biographie : ce n’est pourtant que la réalité.Jules Dejerine est né dans une famille modeste de paysans savoyards, venus à Genève pour que leur enfant ait la meilleure éducation possible ; il laissera au Collège Calvin le souvenir d’un enfant très robuste et un peu batailleur, mais il y obtiendra ses Certificats de maturité et ses Baccalauréats, il demandera alors à ses parents s’ils accepteraient de le laisser faire sa médecine à Paris.Augusta Klumpke est née, elle, dans une famille très aisée de San Francisco, où son père a fait fortune au moment de la ruée vers l’Ouest. Elle y a reçu une très bonne éducation, et laissé entendre très jeune qu’elle aimerait devenir médecin. Elle découvre l’Europe à sept ans, sa sœur aînée, Anna, ayant contracté une ostéomyélite dont les seuls spécialistes sont alors en France et en Allemagne. Après un retour de quelques années aux États-Unis et le divorce de ses parents, elle reviendra en Europe à douze ans avec sa mère, ses quatre sœurs et son frère, en Allemagne d’abord, puis en Suisse. Elle réussit brillamment dans ses études secondaires à Lausanne ; la famille Klumpke s’installera finalement à Paris pour que chaque enfant trouve le meilleur endroit pour sa formation ou ses études supérieures.Le hasard les fera se rencontrer rue Jacob, à l’hôpital de la Vieille Charité, dans le service du professeur Hardy. Lui est déjà chef de clinique et travaille assidûment au laboratoire ; elle y arrive comme simple stagiaire, très vite appréciée pour son énergie et pour ses talents linguistiques. Ils vont travailler ensemble. Jules initiera Augusta à l’usage du microscope et aux techniques histologiques, sous la direction de leur maître commun et vénéré, Alfred Vulpian. Bientôt va s’ébaucher entre eux une vraie passion amoureuse, mais Jules ne peut se déclarer, sa situation « n’étant pas faite ». Ils vont tous les deux rencontrer de gros obstacles dans leur carrière. Elle, parce que les femmes ne sont admises qu’à contre-cœur à la faculté de médecine, et qu’il leur faudra se battre très dur pour accéder aux concours hospitaliers : Lui, parce que son goût pour la pathologie du système nerveux se développe en dehors de l’École dominante en neurologie, celle de Jean-Martin Charcot. Augusta réussira tout de même à être nommée Interne des hôpitaux de Paris – elle sera la première femme nommée à ce concours – Jules sera enfin nommé à l’Agrégation la même an...

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Fardeau M. Jules et Augusta Dejerine : biographies croisées. Rev. Neurol. (Paris). 2017 Fév;173:S1-S2.
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Dernière date de mise à jour : 05/02/2017.


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