IntroductionDans le cadre d’un PHRC, nous avons effectué l’étude AIDMA, en réponse à la question : un programme psycho-éducatif (PPE) d’accompagnement des aidants familiaux, associé à la prise d’un IACE par les patients, apporte-t-il un bénéfice aux patients et/ou à leurs aidants ?Matériel/méthodesQuinze Centres Mémoire ont inclus des tandems “patient-aidant”, répondant aux critères du protocole. Tous les patients, souffrant de maladie d’Alzheimer (stades légers ou modérés) étaient traités par IACE. Les tandems ont été randomisés en 2 groupes parallèles. Groupe I : les aidants ont suivi un PPE comportant 12 séances collectives de 2 heures pendant 3 mois. Groupe II : les aidants n’ont pas suivi le PPE. Les tandems ont été évalués en aveugle à M0, M3 (fin du PPE), M6 (3 mois après l’arrêt du PPE). Critères d’évaluation des patients : DAD, ADAS-Cog, NPI. Critères d’évaluation des aidants : Zarit, MADRS, GDS, EVAs, QSC.RésultatsCent soixante sept tandems (n = 334) ont été inclus (groupe I : 86 ; groupe II : 81). A M0 les 2 groupes sont comparables. A M3 et M6, les patients des 2 groupes demeurent stables. Concernant les aidants, des différences significatives en termes d’amélioration sont observées en faveur du groupe PPE sur des échelles de compréhension de la maladie à M3 (p=0.007) et à M6 (p=0.0001) et des capacités à faire face à M6 (p=0.02). Seul dans le groupe qui n’a pas bénéficié du PPE on observe à M6 une augmentation de la dépression (p = 0.02) et une tendance à l’augmentation du sentiment de fardeau (p=0.09).ConclusionL’étude AIDMA confirme que les thérapies combinées (IACE + PPE) apportent un plus grand bénéfice comparativement au traitement médicamenteux seul. Ce bénéfice est concordant avec les témoignages des familles et des patients, en termes d’amélioration de la relation patientaidant. Des outils validés adaptés au recueil scientifique de tels témoignages pourraient améliorer l’évaluation des bénéfices. Les résultats d’AIDMA suggèrent également la nécessité de concevoir des interventions qui impliqueraient activement les patients et offriraient aux aidants davantage de temps pour eux-mêmes et d’écoute de la part des équipes.