IntroductionLes patients SEP d’origine maghrébine présentent un profil évolutif plus sévère que les patients d’origine européenne. Cette constatation soulève la question d’une immunosuppression plus systématique pour ces patients.ObjectifsÉvaluer l’efficacité des traitements de fond de la SEP dans la cohorte maghrébine niçoise comparativement à celle des patients de la base régionale EDMUS pour proposer une éventuelle adaptation thérapeutique.MéthodesSept séquences thérapeutiques sont définies correspondant à différentes situations cliniques. L’index de progression thérapeutique (IPT) est choisi comme critère de référence de réponse au traitement. Les IPT sont calculés en fonction des séquences thérapeutiques, des formes cliniques, du lieu de naissance et de l’âge à la migration, de l’EDSS après la première poussée et de l’IRM initiale. Secondairement, une comparaison avec les IPT de la cohorte de référence est réalisée.RésultatsÀ âge au début et durée d’exposition au traitement identique, la cohorte maghrébine répond moins bien aux traitements que la cohorte de référence et ce résultat se vérifie pour les formes primaires et secondairement progressives. Pour les formes rémittentes, la réponse est identique dans les deux cohortes. Dans ces formes, l’utilisation première des immunomodulateurs apporte une stabilisation du handicap. Pour les patients migrants tardifs, la réponse thérapeutique est mauvaise pour tous les paramètres étudiés.DiscussionLes patients maghrébins ayant une forme rémittente, traités précocement par immunomodulateurs, semblent stabilisés pendant l’étude exception faite des migrants tardifs. Pour eux, la progression sous traitement s’explique par le début tardif de la maladie et un premier événement de mauvais pronostique. Les patients ayant une forme progressive répondent mal aux traitements du fait des délais diagnostiques et thérapeutiques longs.ConclusionMalgré un profil évolutif plus sévère, les patients maghrébins présentant une forme rémittente, semblent relever d’une immunomodulation première. Le recours à une immunosuppression plus systématique ne paraît pas justifié.