IntroductionLa sclérose en plaques (SEP) s’accompagne fréquemment d’une fatigue, de troubles cognitifs et thymiques. Par ailleurs, l’apathie conditionne l’état dépressif et cognitif dans nombreuses affections neurologiques.ObjectifsL’objectif de l’étude fut d’une part, d’évaluer l’incidence de l’apathie chez les patients souffrant de SEP, d’autre part, d’établir les relations existant entre apathie, déclin cognitif, état thymique et fatigue.MéthodesQuarante-quatre patients atteints de SEP participaient à l’étude. L’évaluation du fonctionnement cognitif était réalisée grâce à la BCcogSEP. Les symptômes dépressifs et apathiques étaient évalués respectivement au moyen de l’échelle de dépression de Montgomery-Asberg (MADRS) et l’inventaire de dépression de Beck (BDI-II) ; la Lille Apathy Rating Scale (LARS) et la version française de l’Apathy ÉVALUATION Scale (AES). Le niveau de fatigue était mesuré grâce à l’adaptation française de la Fatigue Impact Scale (EMIF-SEP).RésultatsL’utilisation de la LARS objectivait un taux d’apathie important chez ces patients (34 %). L’étude des corrélations suggérait l’existence d’une relation entre la sévérité de l’apathie d’une part, et celle des troubles dépressifs, de l’atteinte cognitive et de la fatigue d’autre part. L’importance des déficits cognitifs apparaissait positivement corrélée à la sévérité des troubles thymiques et au niveau de fatigue des patients. Les résultats suggéraient également un lien entre l’état dépressif et le sentiment de fatigue.DiscussionCes résultats soulèvent la question de l’existence d’apathie comme syndrome isolé dans la SEP. Ceci suggère que certains patients, considérés comme dépressifs, peuvent en réalité présenter un syndrome apathique, associé à un déclin cognitif ou un état de fatigue. Ces manifestations, thymiques, motivationnelles, de fatigue, apparaissent étroitement liées, soulignant la nécessité d’avoir recours à des outils permettant de les distinguer.ConclusionCette étude met en évidence la présence d’apathie chez les patients souffrant de SEP et souligne l’importance de dépister ce syndrome en systématisant son évaluation au moyen d’une échelle adaptée.