IntroductionLa coexistence sclérose en plaques (SEP) et psychose maniaco-dépressive (PMD) est inhabituelle mais établie. Les liens de causalité restent très discutés.ObservationsTrois patientes âgées respectivement de 25 ans, 31 ans et 53 ans, suivies pour SEP établie, ont présenté au cours de l’évolution des poussées maniaques et/ou dépressives. Dans un cas, les poussées de la SEP étaient essentiellement psychiatriques, dans les deux autres cas, elles alternaient avec les poussées neurologiques. L’évolution des manifestations psychiatriques était favorable chez les trois patientes sous psychotropes associés aux bolus de corticoïdes, Le traitement de fond à base de Bétaferon chez une patiente, et de cyclophosphamide chez une autre a permis de réduire significativement la fréquence et la sévérité de ces poussées.DiscussionLa PMD est plus fréquente dans la SEP que dans la population générale. Sa survenue est variablement expliquée : manifestation de certaines localisations lésionnelles notamment frontales, susceptibilité génétique commune aux deux affections. Contrairement à ce qui se passe dans la PMD primitive, les poussées psychiatriques répondent mieux si on associe des bolus de corticoïdes, élément en faveur de l’organicité.ConclusionLes troubles de la personnalité sont classiques dans la SEP, la PMD l’est moins, néanmoins elle n’est pas exceptionnelle. Sa connaissance permet d’adapter le traitement et de l’entreprendre précocement.