IntroductionPeu d’études se sont intéressées au pronostic à long terme des myélopathies aiguës et subaiguës et aux facteurs prédictifs d’une évolution défavorable.ObjectifsNotre objectif est d’étudier l’évolution à long terme des myélopathies aiguës et subaiguës et les facteurs associés à un pronostic fonctionnel défavorable.MéthodesNous avons inclus 170 patients présentant une myélopathie aiguë ou subaiguë inaugurale, définie par la présence d’un syndrome médullaire installé en moins de 3 semaines et ayant duré plus de 48 heures. Nous n’avons pas inclus les patients qui présentaient une pathologie neurologique évolutive connue ni les compressions médullaires ou les syndromes médullaires traumatiques. La durée moyenne de suivi était de 74,4 ± 39,7 mois.RésultatsAu terme du suivi le taux de décès était de 8,8 p. 100 ; 37,9 p. 100 des patients avaient un pronostic fonctionnel mauvais ou moyen (score de Lipton et Teasdall) ; 37,1 p. 100 de ceux qui travaillaient avant la myélopathie étaient incapables de poursuivre la même profession. L’évolution était plus souvent défavorable (i) quand la présentation initiale était sévère, (ii) quand les lésions médullaires étaient de topographie centrale et (iii) quand la cause était une neuro-myélite optique ou une maladie systémique.DiscussionDans cette série, qui se distingue des publications antérieures par la taille de la cohorte et la longue durée de suivi, les myélopathies aiguës et subaiguës représentent une pathologie sévère avec un pronostic fonctionnel mauvais ou moyen chez un tiers des patients et une impossibilité de poursuivre leur profession antérieure chez un tiers des patients qui travaillaient avant la myélopathie.ConclusionCette étude observationnelle souligne la sévérité du diagnostic de myélopathie aiguë et met en évidence des facteurs cliniques et paracliniques associés à une évolution défavorable.