IntroductionLes manifestations neurologiques liées au virus Chikungunya sont rares et intéressent essentiellement le système nerveux central. Nous rapportons trois cas de syndrome de Guillain Barré lié à une infection à Chikungunya.ObservationsCes trois patients âgés respectivement de 51, 60 et 49 ans présentèrent un tableau neurologique évocateur de polyradiculonévrite aiguë dans un délai de 5 à 15 jours après un syndrome viral dengue-like associant fièvre, céphalée, arthralgies et éruption cutanée. L’examen clinique des patients 1 et 2 trouvait une tétraparésie, des paresthésies des extrémités et une aréflexie globale associées respectivement à une diplégie faciale et une paralysie faciale périphérique gauche. Le patient 3 présentait une paraparésie, une diplégie faciale et une aréflexie. La ponction lombaire trouva une dissociation albuminocytologique chez les patients 1 et 3 et se révéla normale pour le patient 2. L’EMG des trois patients mit en évidence une démyélinisation segmentaire conduisant au diagnostic de syndrome de Guillain Barré. Le bilan étiologique comprenant les sérologies Campylobacter Jejuni, CMV, EBV, Mycoplasme pneumoniae, VIH, Haemophilus influenzae, VIH, Lyme et dengue revint négatif. A contrario, les 3 patients présentaient une infection récente à Chikungunya avec une sérologie sanguine positive en IgM pour les patients 1 et 3 ; une PCR sérique positive et une séroconversion sanguine pour le patient 2.DiscussionD’autres arboviroses ont été reconnues à l’origine de syndrome de Guillain Barré, comme le West Nile Virus ou le virus de la dengue. Néanmoins, il s’agit des trois premiers cas de syndrome de Guillain Barré imputables à une infection à Chikungunya. Ceux-ci s’intègrent aux formes nouvelles graves et notamment neurologiques décrites lors de l’épidémie réunionnaise.ConclusionL’infection à virus Chikungunya peut revêtir une expression neurologique, non seulement centrale mais aussi périphérique, comme en témoignent ces trois cas de syndrome de Guillain Barré.