IntroductionDeux patientes traitées pour une maladie de Crohn (MC) présentent, après introduction d’anti Tumor Necrosis Factor (Infliximab) une neuropathie myélinique sensitivo-motrice ou syndrome de Lewis et Sumner.ObservationsCas 1 : Patiente suivie pour une MC depuis 2003. Un traitement par Infliximab fut instauré en mars 2004 puis interrompu d’octobre 2004 à mars 2005. En avril 2005, apparaissaient un trouble de la marche et des paresthésies des mains ; l’examen clinique révélait un déficit sensitivo-moteur du membre inférieur gauche avec aréflexie ostéotendineuse diffuse. La ponction lombaire était normale. L’électroneuromyogramme (ENMG) montrait une neuropathie myélinique sensitivo-motrice avec blocs de conduction. La récupération fut complète après immunoglobulines intra veineuses.L’Infliximab a été repris en juin 2005 et en mars 2006. En avril 2006, apparaissait une atteinte tronculaire du médian droit. L’ENMG confirmait la neuropathie myélinique de distribution multifocale avec blocs de conduction permettant le diagnostic de syndrome de Lewis et Sumner.Cas 2 : patiente présentant une MC diagnostiquée en 2002. Cinq cures d’Infliximab ont été réalisées d’octobre 2004 à avril 2005. En juillet 2005, survenait un déficit moteur distal des membres inférieurs avec paresthésies des mains et hypoesthésie cubitale bilatérale. La ponction lombaire retrouvait une protéinorachie à 0,48 g/l sans hypercytose. L’ENMG concluait à une neuropathie myélinique de type Lewis et Sumner.DiscussionNous rapportons deux cas de Lewis et Sumner sous Infliximab avec un lien temporel en faveur de son imputabilité : le délai de quelques semaines entre injection et neuropathie suggère un mécanisme immuno-médié plutôt que toxique. La survenue (cas n° 1) du premier épisode après 6 mois d’arrêt de traitement est en faveur d’une sensibilisation et l’épreuve de réintroduction est positive.ConclusionLe syndrome de Lewis et Sumner est un effet indésirable potentiel du traitement par Infliximab chez les sujets atteints de maladie de Crohn.