IntroductionIl n’existe pas de critères précis et validés pour le diagnostic de neuronopathie sensitive (NNS). Celui-ci est généralement retenu devant une neuropathie sensitive pure non longueur-dépendante avec atteinte axonale sévère.ObjectifsLe but de notre étude est de tester la sensibilité des critères usuels de NNS à propos de 76 patients vus dans le Centre de Référence Neuromusculaire Rhône-Alpes.MéthodesCinq cent quatre-vingt-seize cas de neuropathies sensitives investigués entre 1987 et 2006 furent revus et 76 cas de NNS furent retenus et groupés en paranéoplasiques (33 patients), secondaires à l’utilisation de sels de platine (11 patients) ou idiopathiques/dysimmunes (32 patients). Pour chaque patient, la nature, le mode d’installation et la topographie des signes cliniques ainsi que l’ENMG furent analysés. Les statistiques furent réalisées par les tests du chi2, de Mann Whitney et régression logistique.RésultatsÀ la phase d’état, les trois groupes constituaient un ensemble homogène de patients. La sensibilité individuelle des critères diagnostiques testés était la suivante : neuropathie sensitive pure 100 p. 100, atteinte non-longueur dépendante cliniquement 89,5 p. 100 ou cliniquement et électrophysiologiquement 97,3 p. 100, au moins 75 p. 100 des nerfs sensitifs testés aux membres supérieurs atteints 94,7 p. 100 et au moins 75 p. 100 des nerfs moteurs testés aux membres supérieurs normaux 86,6 p. 100. La sensibilité des critères combinés était de 85 p. 100.DiscussionLa sensibilité des critères usuels de NNS est individuellement bonne, mais leur combinaison l’est moins. Les patients exclus par ces critères appartiennent à chacun des trois groupes étiologiques et aucun des critères n’est plus particulièrement responsable de l’exclusion des patients. La spécificité de ces critères nécessite aussi d’être testée.ConclusionNotre travail est un premier pas dans la recherche de critères diagnostiques de NNS. Il confirme la nécessité de critères validés, sensibles et spécifiques.