IntroductionComme pour l’infarctus cérébral, les premières heures sont capitales dans le traitement des hémorragies cérébrales (HIC). Le développement possible d’agents hémostatiques impose une organisation des filières de soins.ObjectifsÉvaluer la filière de soins des patients admis pour une HIC, et projeter sur cette cohorte l’utilisation d’un agent hémostatique en cours d’évaluation (le facteur VIIa recombinant (fVIIa).MéthodesNous avons considéré comme candidats théoriques au traitement par fVIIa, les patients admis en 1reintention au CHRU de Lille pour une HIC non traumatique, non malformative (de novembre 2004 à octobre 2006). Les candidats « théoriques » étaient les patients ayant bénéficié d’une imagerie cérébrale dans les 3 heures suivant le déficit, ayant un score de Glasgow > 5, un Rankin modifié < 2 et aucun antécédent thrombotique, ni aucune coagulopathie. Les différents obstacles à la prise en charge rapide ont été identifiés.RésultatsParmi 252 patients admis pour une HIC, 203 avaient un score de Glasgow > 5 mais 62 avaient un antécédent thrombotique, 11 étaient sous AVK et 15 avaient un Rankin modifié > 2. Idéalement, 115 patients auraient pu être candidats au traitement, mais seuls 48 (19 p. 100) sont arrivés dans les 2 h 45 suivant le début des signes. Parmi ces 48 patients, 30 (12 p. 100) ont eu un scanner dans les 3 heures suivant le déficit. Dans l’hypothèse où l’étude de phase III serait positive, 12 p. 100 des patients auraient donc pu bénéficier de ce traitement.DiscussionDans l’hypothèse de l’utilisation à moyen terme d’un agent hémostatique à la phase aiguë d’une HIC, le délai reste le principal facteur limitant sur lequel nous pouvons cependant agir en particulier grâce à l’information de la population et des acteurs de santé.ConclusionSi les nouvelles stratégies de prise en charge des HIC en phase aiguë sont confirmées, nous devons nous préparer à améliorer et homogénéiser nos prises en charge. Plus que jamais, le facteur temps apparaît crucial.