IntroductionLes cavernomes intraventriculaires sont rares, et les hémorragies ventriculaires isolées secondaires à un cavernome sont encore plus rares. Nous en rapportons un cas diagnostiqué à tort comme une hémorragie hypertensive.ObservationUn patient de 53 ans (H. 354/03), droitier, connu hypertendu chronique se présenta avec un syndrome céphalalgique, des troubles du langage et de la mémoire. Trois mois auparavant, il avait été admis dans un hôpital local pour une hémorragie intraventriculaire isolée sans hydrocéphalie. L’origine hypertensive avait été évoquée et le patient évolua favorablement sous traitement médical conservateur. À son admission dans notre département, le malade était conscient, présentait un ralentissement psychomoteur et des troubles de la marche sans véritable déficit sensitivomoteur. L’IRM cérébrale révéla une formation lobulée de 3 cm de diamètre dans le trigone ventriculaire droit, hypointense en signal-T1, hyperintense en signal-T2 sans prise de gadolinium. Sous neuronavigation, un abord du carrefour ventriculaire droit permit d’évacuer un hématome intraventriculaire chronique encapsulé, associé à une lésion avasculaire enlevée en totalité sans complications. L’étude histologique confirma l’origine cavernomateuse de cette lésion. Après un recul de 6 mois, le patient était asymptomatique sans lésion résiduelle à l’IRM de contrôle ; cependant, de multiples malformations cavernomateuses furent retrouvées en séquence d’écho de gradient.DiscussionParmi les 59 observations de cavernomes intraventriculaires recensées dans la littérature, seuls 10 cas ont présenté une hémorragie intraventriculaire. Notre cas présente la particularité du passage à la chronicité de cet hématome intraventriculaire qui a été pris à tort initialement comme d’origine hypertensive. Un bilan étiologique reste donc toujours nécessaire devant toute hémorragie intraventriculaire isolée.ConclusionLes malformations cavernomateuses doivent être évoquées devant toute hémorragie intraventriculaire non-traumatique, même chez les sujets porteurs d’une hypertension artérielle chronique.