IntroductionLes myxomes cardiaques peuvent être responsables d’embolies artérielles pouvant atteindre la vascularisation cérébrale. Ces embolies sont rarement compliquées d’anévrismes cérébraux dont la paroi est composée de cellules myxomateuses.ObservationUne femme de 49 ans, ayant eu une exérèse chirurgicale complète d’un myxome cardiaque gauche dix ans plutôt, présenta des paresthésies droites brutales. L’IRM cérébral révéla un hypersignal thalamique gauche. Une ARM cérébrale et une artériographie montrèrent l’existence d’anévrismes cérébraux et systémiques multiples. Une échographie cardiaque transœsophagienne ne permit pas de détecter de récidive de myxome. L’analyse histologique et immuno-histochimique de deux anévrismes, l’un provenant de l’artère splénique et l’autre de l’artère humérale, n’observa pas de cellules myxomateuses ou d’occlusions vasculaires. En revanche, l’aspect artériel était celui d’une dysplasie fibromusculaire.À la suite d’un nouvel AVC ischémique, un traitement par aspirine fut administré. En dépit de celui-ci, un nouvel AVC ischémique se produisit en même temps qu’une embolie pulmonaire. Le traitement par aspirine fut alors arrêté et remplacé par un traitement par anticoagulant, avec une stabilité clinico-radiologique depuis plus d’un an.DiscussionLa physiopathologie et le traitement de ces anévrismes myxomateux restent discutés. Lors d’étude histologique, une embolie avec invasion de la paroi artérielle par des cellules myxomateuses a été retrouvée. Dans notre cas, ces anomalies n’ont pas été observées ; seule une dysplasie fibromusculaire a été découverte.Cette association non décrite jusqu’ici pose le double problème de son explication physiopathologique et de son traitement.ConclusionCes anévrismes sont de physiopathologie discutée ; différents mécanismes pourraient être impliqués dans leur formation. Une revue de la littérature et un suivi des cas publiés semblent utiles à la compréhension physiopathologique.