IntroductionLes thromboses veineuses cérébrales profondes sont rares avec classiquement un déficit neurologique et des troubles de la conscience sévères d’évolution défavorable. Cependant, il existe des formes moins graves.ObservationM. M. âgé de 52 ans présentait une symptomatologie d’apparition progressive et évolutive depuis six mois. Le patient était asthénique, avec une anhédonie, des troubles du comportement et des troubles mnésiques. Il existait un ralentissement psychomoteur associé à une désorientation temporospatiale ainsi qu’une anosognosie des troubles. Le reste de l’examen neurologique était normal. Concernant les examens complémentaires, la biologie et la ponction lombaire étaient normales, le bilan neuropsychologique trouvait un score de Mattis pathologique à 124 de profil sous corticofrontal. L’ IRM cérébrale montrait une lésion bithalamique avec un hypersignal en T2 et une prise de contraste T1. Une nouvelle IRM à un mois mettait en évidence les mêmes lésions avec une dilatation veineuse au niveau des citernes de la base. L’angiographie cérébrale confirma le diagnostic de thrombose des veines cérébrales internes, du sinus droit et montra une fistule durale associée.DiscussionCette présentation de trouble neuropsychologique d’évolution subaiguë, associée à des lésions bithalamiques, doit faire évoquer le diagnostic de thrombose veineuse cérébrale profonde et faire réaliser une angiographie cérébrale, bien que le tableau ne soit pas spécifique. Cette présentation est classiquement moins grave qu’en cas d’atteinte plus étendue. Les autres hypothèses diagnostiques sont les atteintes inflammatoires ou tumorales.ConclusionLes thromboses veineuses cérébrales profondes sont rares et de diagnostic difficile. Il faut savoir penser à ce diagnostic en cas d’atteinte bithalamique isolée, du fait des implications thérapeutiques.