IntroductionL’incidence et les facteurs prédictifs des crises épileptiques survenant au décours d’une hémorragie intracérébrale primitive (HICP) sont mal connus. L’impact d’une démence préexistante n’a notamment pas été étudié.ObjectifsLes objectifs de ce travail étaient d’évaluer l’incidence des crises épileptiques précoces à la suite d’une HCIP et d’en déterminer les facteurs prédictifs, en évaluant particulièrement l’impact d’une démence préexistante.MéthodesOnt été inclus 200 patients admis consécutivement pour une HICP. Le diagnostic de démence préexistante reposait sur un score à l’IQCODE ≥ 4. La sévérité neurologique était mesurée par la NIHSS. Tous les patients ont eu un scanner cérébral, un EEG et si possible une IRM. Au sein des crises épileptiques précoces (≤ 7 jours), on distinguait les crises immédiates (≤ 24 h) et les crises survenant au-delà. L’analyse statistique reposait sur des courbes de survie.RésultatsL’incidence des crises épileptiques précoces était de 15 p. 100. Les facteurs prédictifs de crises étaient pour les crises précoces l’alcoolisme chronique, et la prise d’antidépresseur ; et en particulier pour les crises immédiates les antécédents épileptiques, la prise d’antidépresseur, l’alcoolisme chronique ; et pour les crises survenant au-delà des 24 premières heures la démence préexistante, la fibrillation auriculaire et la prise d’antidépresseurs.DiscussionL’incidence des crises épileptiques est dans notre étude conforme aux données de la littérature. Nos données confirment l’influence de l’alcoolisme, de la prise de psychotropes, des antécédents d’épilepsie. Nous n’avons pas mis en évidence d’influence de la topographie corticale ou profonde, ni de la sévérité clinique initiale. La démence semble, comme dans la population générale, augmenter le risque de crise.ConclusionNotre travail suggère une relation entre démence et survenue de crises épileptiques au-delà des 24 premières heures suivant une HICP. D’autres variables interviennent comme l’alcoolisme et la prise d’antidépresseur.