IntroductionL’angiopathie du post-partum se caractérise par des rétrécissements segmentaires des artères intracrâniennes liés à une probable vasoconstriction prolongée. Les dérivés de l’ergot de seigle sont le plus souvent incriminés.ObservationUne femme de 20 ans présenta 48 h après un accouchement trois épisodes neurologiques transitoires sensitifs de l’hémicorps gauche d’une durée de 10 minutes chacun, précédés de céphalées. La fin de la grossesse avait été marquée par une pré-éclampsie (protéinurie à 1,85 g/24 h, HTA). L’accouchement par voie basse s’était compliqué d’une hémorragie de la délivrance nécessitant une révision utérine associée à un traitement par ocytociques et prostaglandines à pleines doses. L’examen neurologique au décours était strictement normal. L’IRM cérébrale initiale montrait un ralentissement du flux vasculaire bilatéral en séquence FLAIR, l’absence de lésions parenchymateuses et des rétrécissements diffus des artères cérébrales moyennes (ACM) prédominant à droite sur l’angiographie. Les résultats du doppler transcranien étaient en faveur d’un vasospasme : vitesses accélérées des deux ACM avec rétrécissements segmentaires. L’évolution clinique fut favorable et l’aspect en imagerie s’amenda sous traitement vasodilatateur.DiscussionCompte tenu de l’absence d’arguments pour une vascularite, et de la réversibilité des anomalies vasculaires sous traitement vasodilatateur, nous retenons le diagnostic d’angiopathie réversible bénigne du post-partum. En l’absence d’administration de dérivés de l’ergot de seigle chez cette patiente, l’utilisation d’ocytociques et de prostaglandines serait responsable du spasme artériel. C’est, à notre connaissance, le premier cas rapporté.ConclusionL’utilisation de prostaglandines, puissant agent vasoconstricteur, en association avec les ocytociques dans l’hémorragie de la délivrance peut favoriser l’apparition d’une angiopathie cérébrale aiguë.