IntroductionLes paralysies oculomotrices sont fréquentes au cours des affections neurologiques. Les atteintes observées au cours de la sclérose en plaques sont habituellement bien systématisées.ObservationUne jeune fille de 15 ans, sans antécédents pathologiques notables, avait consulté pour diplopie avec céphalées modérées qui s’étaient installées de façon progressive depuis 2 semaines. La patiente se plaignait d’une gêne à la vision de près, d’une diplopie horizontale et un ptosis droit. Les symptômes évoluaient de façon fluctuante, étaient plus importants le matin et ne s’aggravaient pas à l’effort. L’examen neurologique avait trouvé une parésie du muscle droit interne et du releveur de la paupière supérieure à droite et du muscle droit externe gauche. Ces parésies semblaient s’améliorer par l’effort. Les autres paires crâniennes étaient respectées. La patiente ne présentait pas de déficit sensitivo-moteur aux membres, pas de troubles de la coordination, les réflexes étaient présents et symétriques. L’électroneuromyogramme avait révélé un incrément significatif après stimulations répétitives sur le couple nerf faciale-orbiculaire de l’œil.DiscussionLa présentation clinique ainsi que les données éléctroneuromyographiques nous avaient initialement orientés vers un syndrome myasthénique. Un contrôle clinique après 2 mois avait décelé un syndrome tétrapyramidal avec hypoesthésie mal systématisée du membre inférieur. Un nouveau bilan fut alors réalisé (IRM du nevraxe, étude du liquide céphalorachidien, potentiels évoqués…) et permit de poser le diagnostic de sclérose en plaques.ConclusionUne bonne analyse sémiologique des paralysies oculomotrices permet souvent d’orienter le diagnostic. Nous soulignons cependant l’intérêt de la surveillance régulière des patients recherchant de nouveaux symptômes associés.