La variabilité intra-individuelle par rapport au temps, souvent négligée dans les recherches contemporaines, a été centrale en psychologie dès les années 1900. Pierre Janet adopte souvent une perspective temporelle, pratiquant déjà l’étude longitudinale ; la biographie du sujet est au cœur de l’entretien clinique. Des recherches comme celles de Ninot et Costalat-Founeau (2011) s’inscrivent dans cette riche tradition. La confrontation épistémologique des travaux anciens et actuels permet d’éclairer des notions comme celles d’évolution temporelle ou « d’oscillation » qui jouent un rôle important en psychologie normale et pathologique. Un débat de près d’un siècle autour des troubles bipolaires témoigne de l’utilité de bien caractériser les périodicités de ces variations temporelles. Quelques imprécisions terminologiques compliquent parfois les discussions : les termes « temporel » et « dynamique » sont considérés synonymes, ce qui n’était pas le cas auparavant ; reconsidérer leur spécificité serait utile pour préciser certaines causalités. De ce point de vue, l’ancienne « psychologie dynamique expérimentale » du début duxxesiècle présente encore un certain intérêt pour la recherche expérimentale actuelle.