La littérature scientifique a mis en évidence les effets des stéréotypes de beauté, de sexe et des normes sur le recrutement. À partir des évolutions du modèle d’absence de correspondance (lack of fit model, Heilman, 1983) et des résultats de recherches récentes (Desrumaux, 2005 ; Jawahar et Mattson, 2005), l’objectif de cette étude était de mesurer les effets de l’apparence physique, des aptitudes et de l’internalité/externalité des candidats sur les jugements de recrutabilité. L’étude a également pris en compte le niveau hiérarchique et la connotation sexuelle des postes à pourvoir dans le secteur médical qui étaient de niveau supérieur (chirurgien vs. médecin nutritionniste) ou subalterne (ambulancier vs. assistante dentaire). Les résultats indiquent qu’un candidat attrayant est jugé plus recrutable pour un poste subalterne que supérieur, et cet effet est plus important pour une cible masculine que pour une cible féminine lorsqu’il s’agit d’un poste subalterne alors qu’il n’y a pas de différence pour un poste supérieur. Des résultats complémentaires ont également montré que les hommes sont jugés moins recrutables que les femmes pour des postes à connotation féminine et que les aptitudes sont plus discriminantes dans le recrutement des candidats externes plutôt qu’internes. Les résultats sont discutés à partir des travaux antérieurs qui ont souligné une évolution du modèle d’absence de correspondance.