ObjectifsCe travail vise à questionner l’accompagnement des jeunes ayant commis une infraction pénale suivis à la protection judiciaire de la jeunesse dans le contexte d’implémentation prochaine du Code de la Justice Pénale pour les Mineurs.MéthodesUne recherche des textes et travaux associés à la délinquance juvénile a été effectuée à partir de sites officiels et bases de donnéesmedlineetgoogle scholar.RésultatsLa justice des mineurs française s’est construite sur l’excuse de minorité et l’éducabilité des jeunes. Ils sont accompagnés par les professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse en milieu ouvert, en insertion et sont parfois confiés à des lieux de placement. Des modèles développementaux attribuent la délinquance à la combinaison de prédispositions et facteurs de vulnérabilité. La sur-prévalence des troubles psychiques et conduites addictives présentée par ces jeunes donne à la santé mentale une place essentielle, en collaboration avec les secteurs judiciaires, éducatifs et pédagogiques. Des interventions multimodales, systémiques, valorisant la réhabilitation du jeunedansetavecsa communauté, soutenues par des professionnels formés, semblent plus efficaces que l’enfermement. La désistance – processus de dégagement de la délinquance – apparaît complexe mais largement majoritaire.DiscussionLe nouveau Code de la Justice Pénale pour les Mineurs permet un raccourcissement et une prévisibilité des délais entre l’infraction et son jugement ; ce qui apparaît plus compatible avec la temporalité adolescente et bénéfique en termes de contenance psychique et mentalisation. Néanmoins, sa faisabilité est questionnable au regard de la disponibilité accrue requise de la part des éducateurs, des facteurs de vulnérabilité des jeunes concernés, et des modalités de traitement judiciaires actuels.ConclusionEn l’absence de moyens adaptés et équitables avec les autres secteurs de la protection de l’enfance, la scansion du nouveau code de la justice pénale pour les mineurs risque de favoriser un traitement principalement punitif, en contradiction avec les approches recommandées par la littérature internationale ayant montré des bénéfices dans la réduction des conduites délinquantes.