ObjectifsNous viserons dans cet article à mettre en relief la logique « revendicatrice » du Richard III de Shakespeare.MéthodologieUne revue de la littérature (psychiatrie, psychanalyse, essais critiques, etc.) sur cette pièce historique nous permettra de rendre compte de la problématique centrale de Richard III. Cette figure célèbre du théâtre shakespearien nous amènera ainsi à traiter de la question du préjudice, puis du délire de revendication (Sérieux et Capgras, Clérambault, Lacan, etc.), ou de la « psychose de revendication » (selon les termes de M. Dide), qui est dans son fond une véritable « lutte pour le droit ». C’est l’occasion aussi de rappeler le diagnostic différentiel entre délire de revendication et délire d’interprétation.RésultatsD’un préjudice de départ, d’un sentiment d’injustice à une revendication haineuse qui versera de façon effrénée dans le passage à l’acte criminel, Richard III nous donne tous les éléments « cliniques » qui permettent de lire cette tragédie à l’aune d’une psychose de revendication. Le sujet revendicateur – qui se considère comme une victime de l’Autre – suite à ce préjudice initial, voue sa vie corps et âme pour obtenir réparation (la formule du paranoïaque revendicateur pouvant être résumée ainsi : « on me doit réparation »). La voie choisie par Richard III est ainsi celle qui le fera passer de l’« avorton », du malformé, à un statut de personnage d’« exception » en éliminant tous ceux qui lui barreront la route – ou ceux qu’il suspectera de lui barrer la route – du trône.DiscussionLe point central porte donc sur le « dommage » initial qui demande, coûte que coûte, réparation. Richard III, difforme de naissance, accuse l’Autre (la Nature, sa propre mère,...