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Hyper-réflexivité et perspective en première personne : un apport décisif de la psychopathologie phénoménologique contemporaine à la compréhension de la schizophrénie

Auteurs : Englebert J1, Stanghellini G2, Valentiny C3, Follet V3, Fuchs T4, Sass L5
Affiliations : 1Département de Psychologie, Université de Liège, Bât. B33 Quartier Agora – Place des Orateurs 1, 4000 Liège, Belgique. Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), Université de Lausanne, Suisse2“G. d’Annunzio” de Chieti, Via Dei Vestini, 66100 Chieti (Italie). Université “Diego Portales” de Santiago (Chili)3Département de Psychologie, Université de Liège, Bât. B33 Quartier Agora – Place des Orateurs 1, 4000 Liège, Belgique
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Date 2018 Janvier, Vol 83, Num 1, pp 77-85Revue : L'Évolution psychiatriqueType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/j.evopsy.2017.07.004
Article original
Résumé

ObjectifsCet article présente l’hypothèse, issue du champ de la psychopathologie phénoménologique, de l’hyper-réflexivité schizophrénique, selon laquelle les patients schizophrènes sont pris dans l’expérimentation d’une conscience qui se retrouve contrainte d’interroger des phénomènes qui devraient aller intuitivement de soi.MéthodesLa perspective en première personne est une démarche qualitative complétant la lecture, traditionnelle dans le champ de la psychiatrie, en troisième personne – qui consiste en l’attribution depuis une position externe de signes cliniques repérés indépendamment du ressenti exprimé par le patient. Cette perspective en première personne concentre son attention sur l’expérience subjective qu’exprime le sujet. Le discours de plusieurs patients schizophrènes a été recueilli dans le cadre d’un dispositif clinique en utilisant l’échelle EASE (Examination of Anomalous Self-Experience). Cette échelle permet l’exploration semi-structurée, d’orientation phénoménologique, d’une série de difficultés révélatrices d’anomalies de l’expérience subjective.RésultatsEn plus des phénomènes d’hyper-réflexivité, nos analyses mettent en évidence deux grandes caractéristiques de l’être-au-monde schizophrénique. D’abord une problématique du sens commun, qui pose la question de l’intersubjectivité. Ensuite l’existence d’un trouble de l’intercorporéité, les expériences d’hyper-réflexivité schizophrénique s’accompagnant d’une perte du « corps commun ».DiscussionL’application d’une perspective en première personne dans la compréhension du vécu des patients schizophrènes, ainsi que l’intérêt porté au phénomène d’hyper-réflexivité, permettent de proposer une vision de la schizophrénie qui n’est plus réduite à une lecture déficitaire de celle-ci (sans nier cette dernière), et qui découvre non pas un affaiblissement, mais une intensification de la conscience.ConclusionsLa prise en considération de la dimension tacite de l’existence schizophrénique, telle que le suggère la psychopathologie phénoménologique contemporaine, offre de précieuses informations à la pratique clinique et suggère d’importantes perspectives de recherche associant aux designs méthodologiques conventionnels des perspectives novatrices et prometteuses.

Mot-clés auteurs
Schizophrénie; Hyper-réflexivité; Perspective en première personne; EASE; Intersubjectivité;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Englebert J, Stanghellini G, Valentiny C, Follet V, Fuchs T, Sass L. Hyper-réflexivité et perspective en première personne : un apport décisif de la psychopathologie phénoménologique contemporaine à la compréhension de la schizophrénie. L'Évolution psychiatrique. 2018 Jan;83(1):77-85.
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Dernière date de mise à jour : 01/02/2019.


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