L'intérêt pour l'État de Stress Post-Traumatique (PTSD) et la mémoire traumatique s'étend au-delà des limites de la psychiatrie. Depuis plus de 20 ans, la « théorie du traumatisme » a émergé comme un discours dominant au sein des sciences humaines et sociales. Cette théorie s'appuie sur une improbable combinaison de sources : les apports de Freud sur la névrose traumatique dans « Au-delà du principe de plaisir » et « Moïse et le monothéisme » ; la recherche de Bessel van der Kolk sur la neurophysiologique du traumatisme et la mémoire somatique ; enfin, les écrits postmodernes sur la mémoire collective. Les auteurs travaillant sur lathéorie du traumatismese sont particulièrement attachés à la compréhension de la transmission trans- et intergénérationnelles des mémoires traumatiques. Leurs discussions sont centrées sur les rôles de la contagion comme mode de transmission et sur l'Holocauste comme un traumatisme collectif partagé. Cet article avance l'hypothèse que les phénomènes cliniques et culturels dont ces auteurs rendent compte sont mieux appréhendés en termes de mimesis ou d'imitation. Cette perspective est illustrée à l'aide des mémoires frauduleuses sur l'holocauste de Benjamin Wilkomirski, et par l'analyse des réponses qui ont été apportées après la découverte de la fraude. L'intérêt de l'épistémologie clinique du stress post-traumatique est souligné.