Est-il possible de prévenir les meurtres en série en traitant le sujet avant l'accomplissement des faits? L'observation du cas A adressé pour symptomatologie obsessionnelle compulsive et hospitalisé pendant un an à l'UMD a permis de mettre en évidence une très grave problématique meutrière extrêmement obsédante avec un scénario pervers sadique et nécrophile. Le jeune homme était condamné, alors mineur, pour faits de cambriolage, séquestration et agression sexuelle, et les expertises concluaient à la responsabilité pénale complète avec un diagnostic de psychopathie. Les antécédents personnels montraient notamment une image narcissique dévalorisée avec un antécédent de viol pendant l'enfance et une circoncision ratée. L'évolution dans le services s'est faite selon quatre axes: les phénomènes dépressifs et auto-mutilateurs se sont estompés; les rituels de lavage également; la problématique meurtrière sadique a été finalement traitée comme une manifestation productive, des phénomènes acousticoverbaux ayant été également mis en évidence. Un traitement associant antidépresseur sérotoninergique, Léponex et anti-hormone (Androcur®) a permis une réduction franche de l'ensemble de la symptomatologie, laissant la question diagnostique posée: psychopathe sexuel ou forme particulière de schizophrénie?