Jung et la dissociation schizophrénique
Auteurs : Géraud M1L'auteur explicite la genèse chez Jung de la notion de dissociation. Deux courants de pensée s'associent pour aboutir à ce concept les résultats des tests associatifs et la notion de complexe, qui sont eux-mêmes élaborés en fonction de la théorie freudienne. Il est rappelé que Jung a procédé à de nombreux tests associatifs, basés sur l'association libre : le sujet testé a pour tâche de dire ce qui lui vient à l'esprit à propos d'un mot utilisé comme inducteur. L'association dévoile ainsi un noyau autour duquel orbitent la plupart des signifiants associés : noyau auquel est donné le nom de complexe, c'est-à-dire d'assemblage articulé. Ce concept dévoilé par l'association est souvent soustrait à la conscience et persiste dans l'inconscient (Freud). Cette soustraction à la conscience est plus ou moins complète : lorsqu'elle est totale et que le sujet ne peut reconnaître comme sien le complexe, ce dernier est dit dissocié. La dissociation, qui existe sous forme légère chez le sujet sain et dans l'hystérie, est à son maximum dans la psychose schizophrénique. Celle-ci est donc caractérisée, dans un premier temps, par une dissociation des complexes de grandeur, de préjudice et érotique; elle sera caractérisée plus tard par l'introversion de la libido.