L’adhésion aux mythes du viol (AMV) tend à rendre les femmes responsables des viols ou agressions sexuelles qu’elles peuvent subir et à disculper les auteurs de ces violences. L’objectif de l’étude est d’explorer les qualités psychométriques de la version française de l’« Acceptance of Modern Myths about Sexual Aggression Scale » (AMMSA) et d’étudier les relations entre l’AMV, les styles d’attachement au partenaire et la violence conjugale chez des jeunes adultes et des auteurs de violence conjugale. Les participants (n = 275) étaient répartis en 243 étudiants en psychologie et en psychiatrie (âge moyen de 26,94 ans ± 4,06, étendue de 19 ans à 38 ans, avec 21 % d’homme ;n = 50) et 32 d’hommes pris en charge par un centre d’accueil thérapeutique pour auteurs de violence conjugale (âge moyen de 40,84 ans ± 11,06, étendue de 22 ans à 61 ans). L’AMV était mesurée par l’AMMSA et le style d’attachement par l’« Experiences in Close Relationships scale » (ECR) avec deux dimensions : l’anxiété liée à l’attachement au partenaire et l’évitement de l’intimité dans le couple. Les résultats ont permis de retrouver un seul facteur à l’AMMSA (valeur propre de 9,04, expliquant plus de 30 % de la variance totale) qui saturait (> 0,30) 29 des 30 items, avec une cohérence interne de 0,91. Les auteurs de violence conjugale ont rapporté des scores d’AMV plus importants et également une plus grande insécurité au partenaire (anxiété uniquement). Cette étude met en évidence les bonnes qualités psychométriques de l’AMMSA.