ObjectifsUne enquête a été menée dans les maternités de la Guyane française en 2017–2018 sur les consommations de tabac, d’alcool et de pemba (argile) ainsi que sur les violences et la perception de situations négatives au cours de la grossesse.MéthodesUn questionnaire a été conçu interrogeant sur les consommations, le vécu de la grossesse, les conditions sociodémographiques des femmes en post-partum. Il comporte également des questions du T-Ace ainsi que d’autres visant à repérer les situations à risques pendant les grossesses.RésultatsLes 789 femmes interrogées étaient, en moyenne, plus jeunes à l’accouchement qu’en France métropolitaine, moins souvent mariées et scolarisées, plus fréquemment étrangères, notamment Haïtiennes ou Surinamiennes. Parmi elles, 22 % avaient été victimes de violences au cours de leur vie. Elles se distinguaient du profil moyen par leur langue maternelle, état matrimonial, nationalité, et sources de revenus. Un groupe sur les trois dégagés se démarquait par la part des victimes de violences (près 50 %). Les femmes y étaient le plus souvent étrangères, non consommatrices de substances psychoactives, résidentes de la région de Cayenne, célibataires avec des enfants, disposant d’un faible niveau d’éducation, et avec des difficultés à faire face à cette grossesse.ConclusionAu sein de ce groupe de femmes victimes de violences, un sous-groupe se dégage cumulant des facteurs de vulnérabilité : précarité, célibat, nationalité étrangère, absence de ressources et de suivi médical, migration récente. Ayant davantage recours à des IVG répétées, elles constituent également un groupe plus à risques de maladies sexuellement transmissibles.