L’éducation thérapeutique (ETP) a prouvé son efficacité pour améliorer l’observance médicamenteuse et diminuer les réhospitalisations des sujets souffrant de schizophrénie. Cependant, moins de 10 % des secteurs psychiatriques proposent des programmes agréés par les agences régionales de santé. Un des facteurs limitant la diffusion de cette pratique serait le manque de données sur son impact réel pour la perception subjective des patients de leur qualité de vie. Nous proposons donc d’évaluer l’impact d’un programme agréé d’ETP sur la qualité de vie objective et subjective de sujets souffrants de schizophrénie et de vérifier son bénéfice sur la compliance thérapeutique. Ceci, au moyen d’une étude clinique rétrospective de type quasi expérimentale avant/après, ouverte et non contrôlée. Quatorze patients souffrant de schizophrénie ont participé à un programme d’ETP en groupe, qui comportait 15 séances sur huit mois. Les qualités de vie objective et subjective, ainsi que la compliance médicamenteuse ont été évaluées respectivement par les échelles GAF, SQoL et MARS. La moyenne de participation était de 11,6 séances sur 15. La comparaison des échelles GAF et SQoL avant et après programme montre une amélioration modeste mais significative de la qualité de vie objective et du bien-être psychologique (respectivementp = 0,008 etp = 0,03). Nous retrouvons une majoration significative du score de l’échelle MARS (p = 0,03). Cette première étude française sur un programme d’ETP agréé montre un impact indubitable de l’ETP sur la qualité de vie objective, le bien-être psychologique et la compliance médicamenteuse. À moyen et long terme, il serait intéressant de réévaluer ces bénéfices pour le patient, d’une part, et de quantifier ces bénéfices d’un point de vue socio-économique d’autre part.