L’article rebondit sur un texte récemment publié par Denis Lorient dans lesCahiers. L’objectif est de discuter sa thèse selon laquelle la valorisation du naturel dans l’alimentation serait en opposition totale avec la rationalité scientifique. Prenant le contrepied de cette thèse et contre la polarisation qu’elle implique, l’article tâche de montrer que les valorisations du naturel peuvent alimenter la production de connaissance et les progrès techniques et sanitaires. Trois exemples illustrent cette idée : les relations entre diététiques alternatives et nutrition, à travers notamment une approche holistique aujourd’hui scientifiquement féconde ; les innovations techniques compatibles avec la durabilité et la production de connaissances permises par l’agriculture biologique ; la congruence entre consommation bio et recommandations nutritionnelles. Contre la polarisation du discours, l’article plaide pour un pluralisme des connaissances et des approches techniques.