L’absorption des microconstituants lipidiques (ML) est très variable et dépend de nombreux facteurs. Des études récentes montrent que, contrairement à ce qui était admis, des protéines sont impliquées dans l’absorption des ML par l’entérocyte. Il est donc probable que des variants génétiques dans les gènes codant pour ces protéines puissent moduler l’efficacité d’absorption de ces composés. Cette hypothèse pourrait d’ailleurs expliquer la très forte variabilité interindividuelle d’efficacité d’absorption de ces composés. L’effet des variants génétiques sur l’efficacité d’absorption des ML pourrait se répercuter sur les concentrations sanguines et tissulaires en ML et, in fine, sur la capacité de certains de ces composés à prévenir certaines pathologies (maladies cardiovasculaires, certains cancers…). Des résultats récents supportent ces hypothèses, mais d’autres études sont nécessaires pour conclure quant à l’impact réel des variants génétiques de transporteurs intestinaux de ML sur le statut et les effets santé de ces composés. Dans la mesure ou les ML semblent bénéfiques pour la santé à doses nutritionnelles, et peuvent être néfastes à doses pharmacologiques, on peut imaginer que les apports nutritionnels conseillés (ANC) en ces composés, ou les doses de ces composés incorporés dans les suppléments, seront adaptés à des groupes de la population porteurs de certains variants génétiques connus pour significativement affecter la biodisponibilité de ces molécules.