La vitamine D est connue depuis près d’un siècle pour son action antirachitique. C’est sur cette base qu’ont été définis les besoins et apports recommandés, tels que proposés jusqu’à maintenant, afin de prévenir la survenue d’un défaut de minéralisation osseuse aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Cependant, les découvertes des vingt dernières années ont fait reconsidérer le bien fondé des estimations sur les besoins et apports conseillés en vitamine D pour tenir compte de la résistance à la vitamine D mise en évidence chez les personnes âgées, et des effets non osseux de cette vitamine sur le système immunitaire et la différenciation cellulaire. Ces nouvelles données donnent des arguments supplémentaires en faveur des stratégies de prévention du rachitisme chez le nourrisson mises en place en France depuis 1963, l’apport de 25 à 62 microgrammes/jour pouvant également réduire le risque de diabète juvénile de type I. Mais elles obligent à réévaluer à la hausse les apports recommandés chez les personnes âgées, 20-25 microgrammes/jour. Elles suggèrent enfin qu’un apport de vitamine D supérieur aux ANC pourrait réduire le risque de cancer du côlon et du sein chez l’adulte, mais restent insuffisantes pour modifier les recommandations actuelles, et ceci d’autant plus que les données sur les doses potentiellement délétères de cette vitamine restent trop parcellaires.