ObjectifsLe choix de la technique chirurgicale pour le traitement des tumeurs osseuses primitives malignes nécessite un bilan d’extension locorégional précis. La présence d’un envahissement articulaire (EA) est un élément décisif à préciser d’une façon rigoureuse par l’imagerie pour éviter une résection incomplète potentiellement fatale ou au contraire une résection inutilement étendue. L’objectif de ce travail est d’étudier la valeur diagnostique de l’IRM dans le diagnostic préopératoire de l’envahissement articulaire dans les tumeurs osseuses primitives du genou en se référant aux résultats de l’examen anatomo-pathologique des spécimens chirurgicaux.Patients et méthodesÉtude rétrospective d’une série consécutive de 42 sarcomes osseux du genou opérés entre le 1^erjanvier 2003 et le 31 mai 2014. Deux radiologues spécialisés en imagerie musculo-squelettique ont procédé à une relecture systématique en insu des IRM préopératoires de façon consensuelle. Une réévaluation systématique des spécimens chirurgicaux a été effectuée par un pathologiste spécialiste en pathologie musculo-squelettique. Les résultats de l’IRM ont été comparés aux résultats anatomo-pathologiques globalement et signe par signe.RésultatCertains paramètres avaient une bonne performance dans le diagnostic d’EA. Les signes IRM les plus sensibles étaient l’extension épiphysaire, l’atteinte des marges du cartilage articulaire (jonction os–cartilage) et l’atteinte du massif spinal. Les signes les plus spécifiques étaient l’existence d’une masse intra-articulaire, l’extension à l’échancrure intercondylienne et l’axe longitudinal ≥ 120 mm. La valeur diagnostique de l’épanchement articulaire n’a pas pu être précisée.ConclusionIl est important de réaliser l’IRM selon une technique rigoureuse et reproductible explorant le genou dans les trois plans de l’espace. L’IRM doit répondre de façon simple et claire (articulation saine, douteuse ou envahie). L’interprétation de l’IRM doit tenir compte des voies d’extension tumorale. La tomodensitométrie pourrait aider au diagnostic dans les cas douteux, en affirmant ou en infirmant l’intégrité des corticales osseuses.Niveau de preuveIV.