Les anticorps monoclonaux (mAbs) sont des outils efficaces pour traiter des maladies infectieuses, inflammatoires et cancéreuses. Les anticorps sécrétés par les lymphocytes B humains isolés du sang ou des tissus présentent l’intérêt d’avoir été produits, dans des conditions « physiologiques » ou au cours d’une maladie, en réponse à des antigènes présents chez l’homme. Toutefois, les tentatives de création d’hybridomes à partir de lymphocytes B humains restent décevantes, et jusqu’à ces dernières années, les rares succès de clonage requéraient leur immortalisation très inefficace par le virus d’Epstein Barr (EBV). Toutefois, les progrès récents dans la compréhension moléculaire des mécanismes d’activation polyclonale des cellules B ont permis d’augmenter très significativement l’efficacité de leur immortalisation. Ainsi, l’utilisation de ligands de CD40 ou deToll-likerécepteur (TLR) 9 s’est révélée particulièrement apte à favoriser le clonage des lymphocytes B naïfs et mémoires ou mémoires seuls, respectivement. Le développement industriel de cette approche permettra dans un futur proche de disposer de collections de mAbs humains de haute affinité aux caractéristiques originales : anticorps sans restriction d’isotype, sélectionnés par le système immunitaire humain pour reconnaître des épitopes importants pour l’homme et représentatifs de l’ensemble du répertoire humain, y compris le répertoire auto-immun des lymphocytes naïfs (pour l’activation par le CD40). La caractérisation de l’activité biologique de tels anticorps apportera en retour des informations utiles pour l’optimisation de vaccins. La maîtrise du clonage des lymphocytes B humains permet donc de franchir une étape importante qui élargira le champ d’utilisation thérapeutique des mAbs.