La mesure continue de la pression artérielle (PA) au doigt a rendu accessible le signal de PA à l’analyse spectrale, basée sur le théorème de Fourier. Celle-ci permet le démembrement du signal de PA en ses différentes oscillations constitutives. La première oscillation de la PA est synchrone de l’activité cardiaque et correspond à la pulsatilité de la PA. Les oscillations de deuxième ou troisième ordre sont plus lentes. On observe des fluctuations de pression synchrones de la respiration. L’amplitude de cette oscillation respiratoire, qui a une forte dépendance mécanique (variations respiratoires de pression intrathoracique), ne dépasse habituellement pas quelques millimètres de mercure. La fréquence cardiaque oscille également avec la respiration et cette arythmie respiratoire sinusale dépend de l’activité du nerf vague. Une troisième oscillation de PA, plus lente, est de nature vasomotrice. Ces ondes de Mayer atteignent souvent 20 mmHg. Leur période avoisine dix secondes et elles dépendent du tonus sympathique. Le sympathique fait osciller les résistances artérielles et le rythme cardiaque. L’étude de ces oscillations aide à comprendre la régulation de la PA et apporte des éléments étiologiques au diagnostic des dérèglements tensionnels, des éléments thérapeutiques (traitements ciblés) et des éléments pronostiques, notamment dans le cas de l’hypertension artérielle. Des données récentes montrent que la relation réflexe unissant les oscillations de la PA à celles du rythme cardiaque (baroréflexe) constituent un facteur déterminant de la mortalité cardiovasculaire.